Myshall
Le nom Myshall provient de l’irlandais « Maigh Íseal » c’est-à-dire « basse plaine ». Situé aux pieds du Mount Leinster haut de 796m, le village est paisible et charmant. Explorer le Myshall Heritage Trail révèle les mythes anciens, récits dramatiques et figures emblématiques qui lui confèrent son caractère unique.
Le manoir disparu
Myshall fut un temps dominé par l’imposante bâtisse Myshall Lodge, résidence du magistrat local Robert Cornwall qui imposa de strictes principes de répression durant le soulèvement de 1798. Le lodge fut abandonné en 1915 et brûlé en 1922. Il n’en reste que deux Araucarias ( arbres du Chili) qui en marquent l’emplacement, et sa remise de calèches incorporée au foyer communal Myshall’s Community Centre. Son entrée d’origine « aux larges portes » mène à présent au Byrne Memorial Park.
Construit avec amour
En 1887, l’héritier du Myshall Lodge Inglis Cornwall-Brady (1859-1896) se fiança à Constance Duguid qui avait voyagé d’Angleterre pour rendre visite à sa sœur. Mais avant même le mariage, Constance périt dans un accident de chasse. Sachant son amour pour la région, ses parents John et Adelaide la firent inhumer ici. A la mort d’Adelaide, John Duguid ne regarda point à la dépense dans l’érection de l’Adelaide Memorial Church, sanctuaire qui commémore ses chères épouse et fille.
La route en sursis
Le magistrat Robert Cornwall fit condamner à mort un certain nombre d’insurgés en 1798. Mais grâce à l’intervention du prêtre local Bryan Kavanagh, il fit preuve de clémence : au lieu de faire pendre les insurgés (qu’on surnommait « Croppies »), il leur fit creuser une route encore appelée « The Croppy Road ».
Juste une pierre jetée…
Diverses légendes entourent la « Bullaun Stone » de Myshall située dans la cour ecclésiale de St Finian. L’une prétend que les deux creux dans la pierre seraient les marques de genoux d’une sorcière qui glissa dessus tandis qu’elle jetait un sort à une rivale !
Ballin Temple
Anciens temps et Templiers
Des druides ont-ils vécu ici ? Des preuves de communautés ancestrales ont été révélées. Jim Quinlan et sa famille, appréciés dans la collectivité, possèdent un autel de pierre païen avec des inscriptions runes gravées ainsi qu’un pilon et un mortier, probablement de l’Age du Bronze. Le pilon peut être la récupération d’une tête de hache néolithique et le mortier devait être utilisé par de précédents habitants pour broyer des glands. Les visiteurs de Ballin Temple ressentent souvent la magie ancienne dans les roches et les forêts. Plus loin dans le temps, le notable normand William Marshall, qui joua un rôle influant dans la signature de la Grande Charte « Magna Carta » par le Roi Jean, possédait une large parcelle de Carlow. On pense qu’il fit don du territoire de Ballin Temple aux Chevaliers Templiers dont il faisait partie pour en faire un sanctuaire. Le site était stratégique puisque proche d’Aghade, un des seuls points de traversée possibles sur la rivière Slaney, passage essentiel entre les bastions normands de Wexford et Dublin. C’est de cette époque que Ballin Temple tient son nom « terre de sanctuaire », vague traduction de l’irlandais « Baile an Teampaill ».
Une ferme irlandaise prospère
Ballin Temple House, élégante résidence géorgienne à trois étages fut construite au 18ème siècle par Sir Richard Butler, 5ème Baron. Son troisième fils le Sénateur Pierce Butler combattit dans la Révolution Américaine et co-signa la Constitution des Etats-Unis. La Broomville House conçue au 19ème siècle par Daniel Roberston pour être une maison de dot est restée largement intacte, aujourd’hui aux mains de la famille Hatton, et ses excellentes proportions peuvent être appréciées depuis la route près d’Ardattin. Les Butlers devinrent peu à peu propriétaires, soucieux d’améliorer la qualité de leurs terres et par conséquent les conditions de leurs tenanciers. À son apogée, cette exploitation fut l’une des plus accomplies d’Irlande, avec maison de ferme, laiterie, laverie, étables, forge, scierie, et des pavillons pour les ouvriers agricoles, jardiniers, palefreniers et même pour un chauffeur personnel. Blé, pommes de terre et autres cultures poussaient sur ce sol et le bétail consistait surtout en moutons et cochons.
Un sanctuaire naturel actuel
Le tragique incendie de Ballin Temple House en 1917, au summum du combat pour l ‘indépendance de l’Irlande, a été une grande perte pour le patrimoine architectural de Carlow. Seul en reste le portique du 19ème siècle, aujourd’hui aux mains de Coillte, entreprise commerciale forestière propriété de l’État irlandais. Actuellement, les descendants de la famille Butler continuent de maintenir vivante l’âme de Ballin Temple. La commune offre des zones protégées sous le titre Special Conservation Areas sur les rivages de la Slaney où des bois anciens s’ étendent toujours. Jardin, sol et bois sont gérés durablement et biologiquement. Les visiteurs peuvent adhérer au club nature et jouir de l’essence de la nature suivant les pas des Chevaliers Templiers. Pour de plus amples informations, visitez www.ballintemple.com
Fanny Kemble
En 1899, l’histoire se compléta avec la visite à Ballin Temple d’Alice Leigh, née en Géorgie, arrière-arrière petite-fille du Sénateur Pierce Butler, et petite-fille de la fameuse Fanny Kemble héroïquement engagée dans le combat contre l’esclavage, dont le portrait se trouve à la Maison Blanche. En 1906, Alice épousa Richard Butler, 11ème Baron, et la naissance de leurs enfants scella l’union entre les lignées américaines et irlandaises à Ballin Temple.